Saturday, June 6, 2009

L’unité de l’église

L’unité de l’église (1 Cor. 1 : 10-13)

“Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ : tenez tous le même langage, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion”. Car, mes frères, j’ai appris à votre sujet, par les gens de chloé, qu’il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d’Appolos ! et moi, de Céphas ! et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est ce au nom de Paul que vous avez été baptisé ?( 1 Co 1.10-13).

Psaume 133.1 : “Voici qu’il est bon, qu’il est agréable Pour des frères d’habiter unis ensemble!”.

Certaines choses sont bonnes mais pas plaisantes.

Une visite chez le dentiste peut être une bonne chose mais peu plaisante. Une opération pour ôter une grosseur cancéreuse peut sauver la vie et est donc bonne, mais c’est déplaisant pour le malade.

Certaines choses peuvent être plaisantes mais mauvaises. Les loisirs sont plaisants et agréables pour certaines occasions, mais des loisirs continuels seraient de la débauche. On peut trouver quelques choses dans ce monde qui sont à la fois bonnes et agréables, qui nous font véritablement du bien et qui sont agréables à vivre. Ces deux qualités se trouvent dans l’unité en Christ, quand des frères habitent unis ensemble. L’unité en Christ ne nous est pas seulement bonne et agréable ; mais, et ceci est encore plus important, elle est bonne et agréable à Dieu.

Juste avant d’être trahi entre les mains d’hommes sans loi, durant la nuit la plus sombre du monde, Jésus pria pour l’unité de ceux qui croiraient en Lui dans l’avenir. Il pria à Son Père : “Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient [un] en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé” (Jn 17.20–21).                                                                         

Si vous deviez être exécuté demain, et vous vous mettiez à genoux pour prier ce soir, pour quoi prieriez-vous? Prieriez-vous pour des rêves dérisoires et sans importance ? Ne prieriez-vous pas pour vos aspirations les plus chères et les plus importantes qui soient au monde ? En lisant la prière de Jésus pour l’unité, la nuit qui précéda sa crucifixion, ne voyons-nous pas à quel point l’unité lui était chère ? L’unité des croyants doit être le désir le plus cher et le plus important dans le coeur de Jésus, ou Il n’aurait pas prié à ce sujet la nuit qui précéda Sa mort.

Quand Paul écrivit à l’église affreusement divisée qui était à Corinthe, une église assaillie par de nombreux problèmes et faiblesses, il leur donna d’abord un appel vigoureux à l’unité : “Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus- Christ : tenez tous le même langage, qu’il n’y ait pas de divisions parmi vous, mais soyez en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion” (1 Co 1.10). A l’époque où Paul écrit aux Corinthiens, 54 à 56 ap. J.-C., les dénominations n’existaient pas. La seule église existante était l’église du Seigneur, et Paul, par inspiration, dit à l’église de Dieu qui est à Corinthe d’habiter ensemble en unité. Non seulement les implore t-il pour cette unité, mais il les implore au nom de Jésus Christ.

Bien que ces paroles furent adressées à une Eglise en particulier, celle de Corinthe, leur application est universelle. Les points suivants en ressortent:

  1. L’appel de Paul est fait “ Au nom de notre Seigneur Jésus Christ.
  2. Tous devaient tenir un même langage
  3. Il ne devait pas y avoir de divisions parmi eux
  4. Ils devaient être en plein accord dans la même pensée et dans la même opinion
  5. Paul nous exhorte de ne pas revendiquer des noms de partis ou des ministres qui glorifient un fondateur humain.
  6. Quelles que soient les excuses ou les raisons que l’on puisse invoquer pour justifier ces appellations diverses, il est très probable que les Corinthiens avaient déjà essayé de les faire valoir.
  7. Quand une secte porte ou revendique un nom humain, elle déchire le Christ en lambeaux et chacun veut se prétendre meilleur que les autres en voulant porter un autre nom que les autres.

Nous voici donc aujourd’hui, malgré les injonctions et les mises en garde répétées des apôtres, avec plusieurs centaines de sectes et d’Églises qui toutes portent un nom différent. Elles ont des doctrines différentes. Elles tissent toutes leurs propres traditions dont elles sont jalouses. Elles développent presque toujours un vocabulaire ou une manière de s’exprimer qui les différencie des autres. Mais le cri d’alarme est déjà jeté par les apôtres.

Examinons l’unité de l’église dans de meilleurs détails. Les deux passages cités précédemment montrent clairement que l’église de Christ doit avoir une belle unité, mais quelle sorte d’unité est-ce ? Quelles en sont les caractéristiques ? Une compréhension plus approfondie de cette unité devrait nous aider d’une façon pratique dans notre vie chrétienne, et devrait améliorer notre compréhension de l’église proprement dite.

 

UNE UNITE FONDAMENTALE

D’abord, reconnaissons l’unité fondamentale du corps de Christ. Le Nouveau Testament parle d’une unité inhérente et fondamentale dans le fait même d’être en Christ. Cette unité survient par la grâce de Dieu quand quelqu’un entre dans le corps du Christ. Quiconque est réellement devenu un membre du corps du Christ a reçu cette unité.

Le monde du Nouveau Testament était essentiellement divisé en deux communautés : Juifs et païens. Le gouffre qui existait entre ces deux groupes était aussi profond que le gouffre existent aujourd’hui entre deux races données. Pourtant, Paul affirme que les Juifs et les païens sont devenus un en Christ :

Car c’est lui notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, pour créer en sa personne, avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix, et pour les réconcilier avec Dieu tous deux en un seul corps par sa croix,... (Ep 2.14–16).

Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus (Ga 3.28).

A travers sa mort sur la croix, Christ a fait un tous ceux qui viennent à Lui, sans tenir compte de leur origine, ni de leur race. Juifs et païens, deux

races distinctes, sont recrées en une nouvelle race et sont appelés Chrétiens.

Christ ne transforme pas les Juifs en païens, ou les païens en Juifs. Il n’élève pas les païens à la position privilégiée occupée par les Juifs ; Il n’abaisse pas non plus les Juifs à la position des païens. Il éleva les Juifs et les païens à la fois, à une position céleste en Christ qui dépasse de loin tout privilège et toute position jamais promise à l’un ou possédée par l’autre. Le Juif oublie qu’il est Juif et le païen oublie qu’il est païen. Chacun ne pense qu’a ce qu’il est en Christ. Jésus Christ est le Sauveur et le Seigneur de l’un et de l’autre. Dans cette unité divine, toute distinction d’ordre national, racial, social ou familial sont ôtées.

Par Christ, nous sommes tout d’abord réconciliés avec Dieu. (Col 1.20). Deuxièmement, au travers de cette réconciliation, nous sommes réconciliés l’un à l’autre et “édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu en Esprit” (Ep 2.22). D’une façon semblable, toute division et barrière humaines sont brisées en Christ ; un nouveau groupe de gens est créé par la grâce merveilleuse de Dieu.

En Son corps, on ne voit ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni riche ni pauvre, ni homme ni femme, ni blanc ni noir. On voit seulement que “nous sommes un en Christ-Jésus” (Ga 3.28). Pour comprendre l’unité en Christ, nous devons donc d’abord reconnaître l’unité fondamentale que nous recevons quand nous entrons dans Son corps. Il est a propos, et même nécessaire, de se dire quand on entre dans le corps de Christ que nous sommes maintenant un avec tous les autres membres de Son corps. Nous devons penser et agir de concert avec cette vérité. Aucun grade, aucune barrière, aucune division, et aucune clique n’existent fondamentalement dans le corps de Christ. Nous sommes devenus un avec Christ et un les uns avec les autres.

 

UNE UNITE DOCTRINALE

Le prophète Amos, dans le langage direct qui le caractérise, pose cette question logique: “ Deux hommes font-ils route ensemble sans être convenus ou concertés?” Amos 3: 3

Deuxièmement, nous devons reconnaître l’unité doctrinale qui se trouve en Christ. Une unité fondamentale est donnée par l’Esprit quand nous entrons dans le corps du Christ, mais cette unité doit être entretenue par notre adhésion à l’enseignement des Écritures. Les Chrétiens sont liés l’un à l’autre par une unité d’enseignement et de croyance. Le corps du Christ n’est pas une collection de gens guidés par des croyances sans fondement au sujet de Dieu et des suppositions romanesques concernant la vie. Les membres de Son corps sont unis par la révélation divine de la vérité, venue de Dieu.

Comme Paul discutait de l’unité de l’église du Christ, comme il exhortait les Chrétiens à préserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix, il nomma sept “un” qui forment la fondation doctrinale pour le maintien de l’unité fondamentale dans le corps du Christ. Il dit :

Il y a un seul corps

Il y a un seul Esprit,

Il y a une seule espérance,

Il y a un seul Seigneur,

Il y a une seule foi,

Il y a un seul baptême,

Il y a un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous” (Ep 4.4–6). Ces faits inaltérables et définitifs exigent l’approbation ou le rejet. Aucune autre réaction n’est possible ; un homme qui n’en rejette même qu’un ne peut se considérer Chrétien”.

Il est évident, selon ce texte, que si un de ces points capitaux est éliminé ou plurialisé, une telle altération constitue une brèche sérieuse dans l’unité de la foi.

L’union est une chose, l’unité en est une autre. L’union peut être atteinte par contrainte, mais l’unité ne se trouve que dans la dévotion.

Des personnes différentes avec de volontés divergentes peuvent faire l’expérience d’une sorte d’union, mais on ne peut demeurer ensemble en plein accord qu’en disant les mêmes choses et en étant de la même pensée et de la même opinion.

Non seulement Paul plaida t-il pour l’unité en 1 Corinthiens 1.10, mais il précisa le type d’unité pour lequel il plaidait — une unité d’accord, sans divisions, complète en pensée et en opinion. Cette sorte d’unité est occasionnée par la soumission à la volonté de Dieu.

En Actes 2, le jour où l’église fut établie, chaque personne se soumit au message de l’esprit qui leur fut délivré par des hommes inspirés. Leur soumission produisit une unité doctrinale : “Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion faternelle, dans la fraction du pain et les prières. Tous ceux qui avaient cru étaient ensemble et avaient tout en commun” (Ac 2.42–44).

On peut donc comprendre que Paul écrivit aux frères à Philippe : “Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble” (Ph 3.16).

 

UNE UNITE PRATIQUE

Troisièmement, le corps du Christ doit être caractérisé par une unité pratique. L’unité fondamentale donnée par le Saint-Esprit quand nous commençons notre vie en Christ doit être maintenue non seulement par l’adhésion des membres aux enseignements clairs des Écritures, mais aussi par une décision de la part de chaque membre d’adopter une approche de bon sens pour vivre ensemble, d’un seul accord, en Jésus. Paul exhorta les frères à Philippe, à manifester une attitude démontrant leur désir de vivre ensemble. Il dit : “Mettez le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée ; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée” (Ph 2.2). Plus tard, il ajouta : “J’exhorte Evodie et j’exhorte Syntyche à avoir une même pensée dans le Seigneur” (Ph 4.2). Ces versets exigent inévitablement que chaque membre du corps du Christ vive par  l’enseignement des Écritures et garde pour lui ses opinions personnelles, et quelquefois même ses désirs.

Maintenant, regardons de plus près cette Unité pratique. Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haisse son son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. 1 Jean 4 : 20, 21.

En faisant cela, vous accomplissez toute la loi. Ecoutons la réponse de notre Seigneur :

Maitre, quel est le plus grand commandement de la loi ?

Jesus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée.

C’est le premier et le plus grand commandement.

Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimerais ton prochain comme toi-même.

De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. (Mat. 22 : 36- 40).

Ecoutons la déclaration de Paul  à propos de cette unité pratique :

En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultète, tu ne tueras point, tu ne deroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

L’amour ne fait aucun mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi.

( Romains 13 : 9-10).

Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. (Galates 5 : 14)

Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.

A ceci tous connaitront que vous êtes mes disciples, si vous avez l’amour les uns pour les autres. Jean ( 13 : 34, 35).

Et cet amour n’est pas :

EROS : ATTRACTION PHYSIQUE

STORGE : AMOUR FAMILIAL

PHILIA : AMOUR AMICAL

Mais c’est :

AGAPE : UN ACTE DE LA VOLONTE, amour inconditionnel.

“Le plus grand du langage humain”.

La déclaration classique de cette vérité se trouve

en Matthieu 5.44–48 avec ce défi lancé par Jésus :

Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent.

Alors vous serez fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les péagers aussi n’en font-ils pas autant ? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens aussi, eux-mêmes, n’en font-ils pas autant ? Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

Nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas chercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous plaise au prochain pour ce qui est bon, en vue de l’édification. En d’autres termes, l’unité dans un sens pratique demande souvent des concessions mutuelles. Celui qui est égoïste ne connaîtra jamais l’unité avec les autres. Il vit toujours dans son petit monde avec ses petits désirs égoïstes tout autour de lui. Il ne peut pas sortir de son petit monde, ni laisser personne y pénétrer, pour avoir une véritable communion avec autrui.

Cette unité pratique en Christ vient d’un effort conscient de la part de chaque membre du corps du Christ pour considérer son frère ou sa soeur avec amour et grâce.

Il doit donner moins de valeur à ses opinions et même ses désirs. Il ne doit rien faire par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité il doit estimer les autres supérieurs à lui-même (Ph 2.3). Il ne doit pas considérer ses propres intérêts ; il doit considérer les intérêts des autres (Ph 2.4). En vivant ainsi, il présente d’une façon  exceptionnellement la pensée de Christ (Ph 2.5–8).

CONCLUSION

Le corps de Christ doit donc être caractérisé par l’unité. Cette unité a un caractère triple : une nature fondamentale, doctrinale et pratique. L’unité fondamentale vient par la grâce de Dieu à notre entrée dans Son corps. Cette unité est maintenue et expérimentée au travers d’une unité doctrinale et pratique, provenant elle-même d’un engagement conscient à l’enseignement des Ecritures et à la vie spirituelle des autres chrétiens. Christ, à travers Son évangile, nous appelle à cette unité en Son corps. Dieu la planifia (Ep 3.6), Christ pria pour elle (Jn 17.21; Ep 2.16), Paul plaida en sa faveur (1 Co 1.10), et l’Esprit la produisit (Ep 4.1–6). Recherchons cette unité de l’esprit dans l’humilité, la douceur, la patience, la vérité et l’amour. Ce fut Saint Augustin qui a très sagement conseillé:

En matière de Foi: Unité.

En matière d’opinion: Liberté

En toutes choses: L’amour.